Profil Joueur

Caedras Blackridge

Apparence

Description physique générale

Caedras est un homme jeune, à peine sorti de sa vingtaine, mais son visage porte le poids d’un homme qui a vu trop de fins, et trop peu de recommencements.
Son allure n’est pas éclatante — elle est dense, contenue, comme une lame rangée trop longtemps dans son fourreau.

Son visage est fin, anguleux, presque trop parfait… mais brisé en son centre par une cicatrice verticale qui le partage comme une frontière.
Elle court de son front jusqu’à sa bouche, trop droite pour être accidentelle, trop ancienne pour qu’il en parle encore.
Elle coupe le silence de ses traits.
Et elle le définit.

Son œil droit est couvert par un bandeau noir, sobre, sans ornement — un tissu tissé d’ombre, plus que de coton.
Mais c’est l’œil gauche qui retient l’attention :
un vert pâle, clair, calme, presque inhumain dans sa précision. Un œil de veilleur. Un œil qui n’accuse pas, mais qui n’oublie rien.

Ses cheveux sont épais, noirs et lâchés, tombant en mèches désordonnées autour de son visage, comme un rideau mal tenu par les années. On dirait qu’il les a laissés pousser par oubli, ou par refus de se soumettre au temps. Ils touchent ses épaules, encadrent ses joues, et dans la lumière, ils brillent par endroits de reflets cendrés.

Sa barbe est naissante, mal entretenue, mais pas négligée — comme s’il avait cessé de vouloir être autre chose qu’un homme.

Sa peau est pâle, tirée, marquée par la fatigue mais jamais malade. Le genre de teint qu’on gagne à force de veiller trop longtemps, de dormir peu, de marcher sous des cieux sans soleil. Son cou est droit, tendu comme une corde, et les plis de sa gorge suivent ses silences.

Il porte une tunique sombre, sans insigne, sans couleur vive, ajustée à sa silhouette fine mais solide. Son vêtement semble ancien, d’un tissage oublié, un peu trop noble pour être villageois, mais trop usé pour un seigneur. Une pièce entre-deux, comme lui.

Autour de son visage, suspendus à des fils discrets, quelques perles vertes, comme des larmes capturées dans l’air. Elles ne brillent pas : elles absorbent la lumière. Certains disent qu’elles proviennent d’un rite oublié. D’autres qu’elles viennent de l’Apparition.
Lui ne dit rien.

Caedras ne se distingue pas par sa beauté.
Quelque chose de vieux.
De cassé.
Et de vivant.

Personnalité

Caractère

Il n’était pas né pour être un héros. Il n’avait ni le feu des meneurs, ni la foi des saints, ni la passion des braves. Ce qu’il avait, c’était autre chose. Une sorte de solidité sourde, une volonté que rien ne semblait pouvoir tordre, même si elle ne brillait jamais. Caedras avançait comme on pousse une porte trop lourde : sans fracas, mais avec constance. Il ne cherchait pas à convaincre, encore moins à séduire. Il n’avait pas de cause à prêcher, pas d'idéaux flamboyants. Ce qui l’animait, c’était plus modeste, plus usé : la simple décision, renouvelée chaque jour, de tenir bon.

On disait de lui qu’il était bourru, sec comme un hiver molthunien. Il ne mâchait pas ses mots, mais ne les lâchait pas sans raison. Chaque phrase était une pierre posée avec soin. Il n’humiliait jamais, ne criait pas. Il regardait. Et parfois, cela suffisait à faire plier les plus arrogants. Ce n’était pas l’autorité d’un gradé, ni le poids d’un grade. C’était celle d’un homme qui, même brisé, avait continué à marcher.

Il n’accordait pas sa confiance facilement. Non par orgueil, mais par lucidité. Il savait ce que c’était que de suivre quelqu’un trop vite, de croire en un plan, un ordre, un cri de ralliement… pour finir seul au milieu des morts. Alors il observait. Il testait les silences, jaugeait les regards. Et parfois, il tendait la main — raide, discrète, mais ferme. Ceux qui gagnaient sa loyauté savaient qu’elle ne flancherait pas. Qu’il serait le dernier à fuir, et peut-être le seul à rester quand tout tomberait.

Caedras n’aimait pas tuer. Il s’en était fallu de peu pour qu’il devienne un de ces soldats qui ne savent plus rien faire d’autre. Mais quelque chose l’avait retenu. Peut-être cette voix intérieure, froide et lucide, qui lui murmurait que chaque vie prise était une part de lui qu’on lui arrachait. Il frappait juste, vite, sans colère — jamais plus qu’il ne fallait. S’il pouvait désarmer, il le faisait. S’il devait tuer, il portait ce poids sans plainte, mais sans fierté. Il n’était pas là pour punir. Seulement pour protéger ce qui restait à sauver.

Il vivait simplement. Il n’avait ni blason, ni chants à son nom, ni chambre dorée. Un coin de toit, un banc, une gamelle suffisait. Mais où qu’il passe, il réparait les choses : une charnière, une porte, un regard, parfois. Il prenait soin des autres sans le dire, sans attendre un merci. Il veillait aux tours de garde sans jamais se plaindre. Il partageait son pain, même s’il ne mangeait pas. Il ne voulait pas être aimé. Il voulait que personne ne meure cette nuit-là.

Ce qui faisait peur à certains, c’était son calme. Même dans le chaos. Même face à la mort. C’était ce genre de calme qui ne vient qu’après avoir tout perdu — et avoir décidé de continuer quand même. Il ne criait pas vengeance. Il ne portait pas d’armure brillante, seulement une cuirasse cabossée, utile. Et parfois, quand les autres dormaient, il parlait à ses apparitions. Pas à voix haute. Juste par le regard. Comme s’il attendait qu’elles lui disent s’il tient encore la bonne direction.

Il n’avait pas l’air triste, pourtant. Fatigué, oui. Mais pas vaincu. Il avait cette lumière basse au fond du regard, comme un feu qu’on n’a pas rallumé depuis longtemps, mais qui chauffe encore. Un feu fait de souvenirs, de noms qu’il n’oublie pas, de gestes qu’il répète même sans y penser. Il ne voulait pas revenir. Il ne voulait pas de revanche. Il voulait… rester utile.

Et parfois, très rarement, il souriait. Un vrai sourire. Fatigué, un peu de travers. Mais sincère. C’est dans ces moments-là qu’on comprenait qui il était : pas un homme sans espoir, mais un homme qui refuse de l’imposer aux autres.

Il ne voulait plus mourir pour une bannière. Il voulait vivre pour ceux qui n’ont jamais eu le choix.

Histoire

Origine

Il est né entre deux lignes.
Pas celles qu’on trace sur les cartes, mais celles qu’on ne veut pas nommer : la ligne entre deux puissances, deux régimes, deux guerres jamais finies.
Son village, niché au sud-ouest du Molthune, n’avait pas de nom stable — certains l’appelaient le Champ-Loin, d’autres le Repli-des-Bois.
Ce qu’il avait en revanche, c’était des tranchées anciennes, des clôtures réparées à la hâte, et un silence trop lourd pour l’enfance.

Caedras a appris à marcher sur des routes que les sabots fissuraient, à parler bas pour ne pas faire frémir les guetteurs, à reconnaître le claquement d’un carreau d’arbalète avant même de savoir lire.
Son père, vétéran éteint avant l’âge, était plus armure que chair. Sa mère, gardienne d’un foyer jamais à l’abri, priait des dieux qui n’écoutaient plus depuis longtemps.

Il ne voulait pas être soldat.
Mais au Molthune, on ne demande pas si on veut : on vous l’apprend, on vous le donne.

À seize ans, il portait une armure.
À dix-huit, il obéissait sans discuter.
À vingt, il commandait de jeunes hommes trop nerveux, trop fiers, qu’il enterrait dans la semaine.

Il s’accrochait. Non par patriotisme, ni par haine — mais par devoir. Parce qu’il avait appris qu’il fallait tenir la ligne, même quand elle ne menait nulle part.
Alors il l’a tenue.

Jusqu’à ce que tout s’effondre.

L’ordre était simple : tenir le flanc pendant la retraite.
Pas de renfort.
Pas de plan.
Juste des corps à interposer entre l’ennemi et ceux qui battaient en retraite.

Son unité a tenu. Trop longtemps.

Quand le dernier cri a résonné, il ne restait que lui.
Un genou à terre, la mâchoire fendue, l’épée brisée, et le silence… le vrai, celui qui suit la mort, pas la victoire.

Le rapport officiel le déclara mort.
Noyé sous les flèches, effondré avec les siens.
Son nom fut gravé parmi les disparus.

Mais Caedras nommée encore Varn n’était pas mort.
Il s’est relevé.

Et quelque chose l’a vu.
Ce n’était pas un dieu. Ce n’était pas un cauchemar.
C’était un témoin.

Une silhouette bardée de reliques martiales, de drapeaux déchirés, d’armures rouillées d’avoir tant vu mourir.
L’Apparition n’a pas parlé. Elle s’est tenue là, dans la pluie, comme si elle le reconnaissait.
Et il a compris.

Sa forme n’est pas entièrement humaine.
Elle est un souvenir qui a pris corps, une silhouette usée jusqu’à la déchirure, formée d’acier brisé, de tissu spectral, de plaques rouillées qui n’ont pas oublié le cri des lames.

Sa tête est protégée par un casque cornu, aux arêtes déformées par le temps, comme si le métal lui-même avait vieilli sous le poids des siècles.
Le visage n’est qu’ombre et échos — jamais fixe, jamais lisible.

Son armure est aussi fragmentée qu’élégante, un amalgame impossible de pièces médiévales usées, de griffes organiques et de drapés d’un bleu ancien, couleur de bannière ternie.

Il n’est jamais retourné à la caserne. Pas par lâcheté.
Parce que tout y était mort. Ses frères d’armes. Sa foi. Son nom.
Alors il a marché. Sans étendard. Sans explication.
Juste avec son silence, et une lame reforgée à la mesure de sa volonté.

Pendant des mois, Caedras a vécu comme un homme simple non pas comme un fugitif mais comme un survivant. Il réparait des toits, portait des sacs, veillait sur des enfants, creusait des fossés.
Il refusait de tuer mais il restait. Et parfois, cela suffisait.

Les villageois ne savaient pas comment l’appeler.
Il ne donnait jamais son nom, Juste sa présence.
Et ce regard, droit, grave, qui disait : je suis là jusqu’à ce que ça tienne.
Mais on ne fuit pas la guerre éternellement.

Il a levé les armes de nouveau. D’abord contre une bête. Puis contre un homme.
Et chaque fois, il comptait. Chaque fois, il se souvenait. Chaque fois, il écrivait dans sa tête les noms de ceux qu’il avait frappés.
C’est quand il s’est mis à oublier un nom — juste un — que le vide s’est ouvert.

Pas devant lui. Derrière. Et quelque chose y vivait.
Un Guetteur dans les Ténèbres Dévorantes. Une ombre faite d’oubli, de fatigue, de mémoire digérée.

Elle ne le jugeait pas. Elle l’observait.
Et lui rappelait qu’il était à deux doigts de devenir ce qu’il avait fui.

Alors il a appris à marcher avec elle, pas à l’écouter, mais à la porter comme une ombre consciente.
Et à chaque fois qu’il agit sans haine, sans plaisir… elle recule.
Elle l’envie. Mais elle ne le dévore pas.
Pas encore.

Ravelien

Il est arrivé à Absalom sans fanfare, sans ordre de mission. Il a dormi dans des temples fermés, offert ses bras pour reconstruire des entrepôts, escorté un vieil érudit dans les ruelles sombres. C'est ainsi qu'il entendit parler de Ravel,

Card image
Race
Human
Genre
Masculin
Lieu de Naissance
Molthune
Taille
192
Poids
86
Peau
Pâle
Cheveux
Noir
Yeux
Jade
Organisation
Aucune