Kaerun impose sans chercher à le faire.
Haut de presque un mètre quatre-vingt-dix, son corps s’est taillé dans le combat comme le métal au feu : long, nerveux, puissant. Il n’a rien d’un colosse, mais tout dans sa silhouette la façon dont il se déplace, la densité contenue dans ses gestes, la tension dans ses épaules parle d’un homme forgé pour survivre, puis pour tuer.
Sa peau sombre, marbrée par endroits de veinules rougeoyantes, porte les marques d’un passé cruel : cicatrices nettes d’armes d’arène, brûlures anciennes, impacts refermés sur eux-mêmes. Sous certains angles, il semble que sa peau pulse lentement, comme si quelque chose brûlait en lui sans jamais se consumer.
Ses yeux dorés, aux iris comme cerclés de magma, transpercent plus qu’ils ne regardent. Ils semblent toujours chercher la faille chez les autres comme en lui. Lorsqu’il parle, sa voix est basse, voilée, rongée de cendre et de poudre, avec ce grondement presque imperceptible qu’ont les feux prêts à reprendre.
Il sent le métal brûlé, le cuir vieilli, la poudre noire et le désert.
Il porte ses vêtements comme une armure, qu’ils soient simples ou non. Sa gunsword, lourde et raffinée à la fois, repose contre son dos ou à sa hanche, et complète cette impression constante qu’il est moins un homme qu’une arme en veille.
Le corps de Kaerun est celui d’un survivant, d’un combattant et d’un outil taillé pour l’efficacité létale. Il est grand (1,88 m), à la carrure sèche et nerveuse : chaque muscle est tendu comme une corde d’arc, sculpté par des années de travail dans les ports.
Ses épaules sont larges, ses bras longs et puissants, marqués de cicatrices anciennes, notamment au niveau des avant-bras et des flancs, témoins de ton entrainement.
Il porte des tatouages discrets non pas décoratifs, mais utilitaires ou rituels, parfois même brûlés à vif dans la peau.
Ses mouvements sont fluides, précis. Même au repos, il donne la sensation qu’il est prêt à exploser une tension contenue dans chaque posture. Le visage de Kaerun est aussi dur que sculpté, anguleux sans être disgracieux : une mâchoire carrée, des pommettes hautes, des traits tirés par l’endurance, mais élégants à leur manière austères/
Sa peau cuivrée sombre est parcourue de lignes très fines rougeoyantes, comme si de la lave dormait juste sous la surface.
Ses yeux dorés brillent comme deux braises sous des sourcils noirs et droits, souvent froncés, d’un regard intensément présent, difficile à soutenir quand il se fixe.
Son nez droit, légèrement fendu sur l’arête par un vieux coup mal cicatrisé, renforce sa dureté naturelle.
Sa bouche, fine mais bien dessinée, reste souvent close, tendue plus prompte à juger qu’à sourire. Quand il parle, c’est lentement, avec une diction maîtrisée et une voix grave, presque fendue de cendres.
Enfin, sa chevelure noire, hérissée en crête souple et vivante, donne à son visage une allure d’icône ifrit : l’incarnation d’un feu qu’on n’a jamais su éteindre, même sous la contrainte, même dans l’exil.
Sous la peau cuivrée de Kaerun, surtout sur ses avant-bras, ses tempes et autour du cœur, serpentent de fines veines rougeoyantes visibles à l’effort, à la colère ou à l'excitation magique. Elles pulsent comme des filons de lave vivants, vestiges de son héritage ifrit exacerbé par un rituel de survie pratiqué dans les arènes de Quantium.
Une grande cicatrice en forme de Y inversé marque son torse, du sternum jusqu’à l’abdomen, reliquat d’un duel contre un combattant draconique ayant failli le fendre en deux. Il l’a gardée volontairement mal refermée symbole de sa défaite, de son retour, et de sa survie. Il l'appelle ironiquement "la porte que je n’ai pas franchie".
Sa chevelure noire, hérissée de mèches aux reflets rouge sang, semble vivante. Parfois, des étincelles minuscules y naissent quand il s'énerve.
Kaerun est presque toujours vêtu d’un manteau long à mi-chemin entre la redingote militaire et le manteau d’arène, fait dans un cuir sombre légèrement rigide, mat ou à reflet satiné.
Il descend jusqu’aux genoux, ouvert sur le devant, souvent battant au vent ou en combat. Col montant ou rabattu, empiècements renforcés aux épaules, manches fendues aux poignets pour laisser passer ses gants ou avant-bras. Des coutures visibles renforcent une esthétique de vêtement fonction, loin du luxe mais porteur d’une vraie identité.
Kaerun donne une impression de maîtrise absolue. Il est le type d’homme qui parle peu, mais dont les silences sont lourds de sens.
Son comportement est mesuré, précis, volontairement retenu : il économise ses gestes comme ses mots. Cela n’est pas une pose, mais une discipline qu’il s’est imposée pour ne pas laisser les braises de sa colère l’embraser.
Il a été forgé dans un monde où l’excès d’émotion est un luxe dangereux : il a appris à rester maître de lui… quitte à brûler de l’intérieur sans le montrer.
Il ne fait confiance ni facilement, ni gratuitement, mais quand il donne sa loyauté, elle est inébranlable.
Il méprise cordialement la naïveté, mais respecte profondément les gens qui se battent pour quelque chose même si ce n’est pas son combat.
Kaerun ne fuit pas la violence : il l’assume comme un outil, un langage, une réponse. Mais il la déteste quand elle est gratuite ou sale.
Il pense beaucoup, et souvent seul. Il n’est pas perdu dans la nostalgie : il cherche à comprendre les mécaniques du monde. C’est un homme qui lit, qui observe, qui mémorise, mais ne partage presque jamais ses pensées sauf avec une poignée de personnes triées sur le volet.
On ne découvre pas son passé en lui posant des questions. On le devine dans ses gestes, dans ses choix, dans ce qu’il refuse de dire.
Kaerun n’oublie jamais. S’il a été trahi, blessé, rejeté… il ne cherchera pas vengeance immédiate. Il observe, attend, place ses pions. Sa colère, il ne la montre pas. Il la cultive, comme on nourrit une forge avant de battre l’acier.
Kaerun avance avec une volonté calme, cherchant à comprendre et maîtriser les forces qui le traversent plutôt qu’à les laisser le dominer. Sa rancune contre ceux qui l’ont trahi est plus une présence constante qu’une obsession brûlante. Il cherche un cadre où ses compétences prennent sens, sans besoin d’appartenance excessive. Plutôt que de protéger par sentiment, il agit par pragmatisme, convaincu que le contrôle et la connaissance sont les seules clés pour naviguer dans un monde incertain.
Kaerun est né dans les bas-quartiers d’Oenopion, la ville des alchimistes du Nex, où science, magie et ambition fusionnent dans des laboratoires saturés de vapeurs toxiques.
Sa mère, Rehaya, était une alchimiste de terrain, spécialisée dans la stabilisation des substances particulière. Pas une chercheuse de renom, mais une praticienne compétente employée dans un laboratoire discret
Dans l’un de ces labos, Rehaya travailla sur un noyau igné récupéré lors d’un test. Il s’agissait d’un fragment scellé d’un brasero, chargé d’une énergie brute presque consciente. Malgré toutes les sécurités, une défaillance se produisit : le conteneur céda brièvement, libérant une poussée d’essence pure.
Rehaya fut exposée de plein fouet. Miraculeusement elle ne mourut pas elle absorba une partie du flux. Les mages parlèrent d’infusion instable, les prêtres de sacrilège.
Neuf mois plus tard, Kaerun naissait. Il n’avait pas de père connu. Mais ses yeux brillaient comme de l’ambre en fusion, et sa peau vibrait d’une chaleur silencieuse. Il avait cette partie Ifrit en lui, marqué par une alchimie vitale entre matière humaine et essence de feu.
C’est là qu’il découvrit la lame. Une épée lourde, partiellement fondue, avec un cylindre brisé enchâssé dans le dos de la lame, marqué de quelque glyphes. Une arme conçue pour projeter des déflagrations de courte portée via un catalyseur interne une Gunsword. Un prototype jamais finalisé, Kaerun, alors adolescent, la remonta avec des composants récupérés auprès de sa mère et des pièces de récupération métalique. Il ne comprenait pas tout, mais il ressentait. Il sentait où la chaleur devait passer, où le flux devait se réancrer. Quand il l’activa, pour la première fois, la lame se mit à vibrer.
À 17 ans, Kaerun découvre que le laboratoire de sa mère participe à un projet de l’armée nexavienne : utiliser des individus comme lui, sang-mêlés ignés, comme catalyseur d'énergie. Kaerun comprend qu’il est envisagé non plus comme un fils, mais comme un simple outil expérimental. Plutôt que de se soumettre à ce destin, il fait le choix lucide et solitaire de quitter Oenopion, emportant avec lui la gunsword qu’il a contribué à affiner. Il part sans bruit, sans drame, conscient des dangers mais décidé à préserver sa liberté. Sa fuite ne déclenche aucune chasse ouverte : personne ne le poursuit, car il n’est pas encore jugé dangereux à grande échelle. C’est lui-même qui se retire dans l’ombre, préférant disparaître plutôt que d’être réduit à un pion. Les mois qui suivent sont marqués par une vie d’errance modeste voyageant vers l'est, travaillant comme dockaire. Evitant les villes trop peuplé. Une première mission officieuse se présente dans un village isolé : Kaerun aide une famille locale à repousser un usurier abusif. Ce petit acte lui révèle qu’il peut choisir à qui accorder sa protection, qu’il peut être plus que ce qu’on attend de lui.
Mais il comprend très vite : ça ne suffit pas. Sa force brute est mal canalisée, ses coups manquent de précision, et sa gunsword, réclame une discipline martiale qu’il ne maîtrise pas encore. Dans un village de la côte est du Nex, alors qu’il s’est brièvement établi. il entend parler d’un ancien soldat exilé, un véteran ayant pris ses distance avec l'armée. Aren Sulen, aujourd’hui reclus. On raconte qu’il aurait autrefois manié des armes magiques, et qu’il aurait quitté l’armée après un désastre militaire. Kaerun le trouve, retiré dans un hameau de pierre rouge, vivant d’eau tiède, d’exercices quotidiens et de silence. Aren refuse d’abord de l’entraîner. Il voit l’impatience dans ses gestes, les choix hatif de quelqu'un de trop jeune. Mais Kaerun insiste. Il revient chaque jour. Il dort dehors. Il répète les mêmes gestes, seul, jusqu’à l’épuisement.
Finalement, Aren accepte. Pas pour enseigner à Kaerun à tuer mais à tenir debout.
« Une arme comme la tienne, ce n’est pas un don. C’est un poids. Si ton corps ne la supporte pas, elle t’écrasera. Si ton esprit n’est pas calme, elle t’explosera dans les mains. »
Pendant plusieurs mois, Aren lui impose une discipline rigide : renforcement physique brutal (traction avec la lame dans le dos, port de charges, travail de souffle dans la chaleur), apprentissage des fondamentaux martiaux : ancrage, déplacement, équilibre, lecture du mouvement, et surtout, apprentissage de la patience, du poids de chaque frappe, et du silence entre deux souffles. Kaerun se transforme. Pas seulement en force en posture, en précision, en économie. Il apprend à faire de sa colère un carburant, pas un fardeau.
Cherchant un lieu où il pourrait se fondre et donner un sens à ses talents, Kaerun gagne Absalom, la grande cité cosmopolite. Là, dans les bas-fonds, il entend parler de la Guilde de Ravel, un réseau de mercenaire, réputés pour agir là où personne ne veut ou ne peut intervenir. Sans illusion ni espoir de rédemption, mais avec la volonté farouche de rester libre et d’agir selon ses propres règles, Kaerun se présente auprès de Ravel.