Profil Joueur

O'Kusani

Apparence

Description physique générale

Forme humaine: Sous sa forme humaine, O’Kusani est une jeune femme d’environ 1.90m.

Ressemblant à une femme mwangi, le visage fin et bien défini, aux formes parfaitement

normales. Elle porte une armure de cuir sur des vêtements colorés, des bottes de voyage, un

pantalon de tissu commun. Elle arbore un manteau de tissu simple verdâtre, orné de

quelques symboles. Un ruban rougeâtre tient une tignasse soigneusement nattée, parée de

petites perles de bois peintes en doré. De nombreux colifichets et objets ornent sa tenue.

Parmi les plus notables, on peut remarquer une cloche de bois qui émet des “tac”, un bijou

en forme de toile d’araignée, une coupe de bois gravée, une clef de bois, une petite pochette

de cuir, et un gros collier en bois peint en doré. Elle les exhibe fièrement, comme des petits

trophées ou des souvenirs. En guise d'arme, elle porte un fouet stylisé, et une fronde est accrochée à sa ceinture.

Histoire

Origine

O’Kusani n’aimait pas les racines. 

Pas celles qu’on faisait sécher pour les infusions, ni celles qu’on utilisait pour soigner,  ni celles qui s’accrochent aux arbres géants du Mwangi. Elle les trouvait trop enracinées, justement — trop fixes, trop tournées vers le sol. Elle ne les haïssait pas non plus, mais le travail l’ennuyait. 

Tandis que les autres jeunes Anadis suivaient leurs aînés à la cueillette ou à la fabrication de potions, elle disparaissait souvent entre les fougères, filant entre les arbres, à la recherche de quelque chose d’invisible, de scintillant, de précieux, dès qu’elle avait terminé ses tâches de cueilleuse. 

Elle faisait partie d’une petite tribu. Il n’y avait qu’une seule ancienne, la shamane du village, une vieille anadi qui ne jugeait pas. Sa famille était nombreuse et ses parents plus fiers de leurs filles qui savaient tisser qu’O’Kusani, qui vagabondait un peu trop à leur goût.

Elle avait un don étrange pour trouver ce qui n’était pas censé être là : un éclat de verre ancien enfoui dans une souche, un masque de cérémonie rongé par la mousse, ou encore un pendentif gravé dans une langue oubliée. Parfois, elle croisait des voyageurs ou des marchands perdus sur les sentiers. Et comme elle n’était pas farouche,elle prenait le temps de se changer en humaine, s’asseyait à leurs côtés, écoutait leurs récits, les bombardait de questions… et repartait souvent avec un petit objet en échange d’une babiole, d’un remède improvisé ou d’un sourire sincère. 

Son arme, elle la tenait d’un marchand au dos courbé, venu vendre des armes de son pays, dont la charrette avait cassé une roue. Pendant qu’il pestait contre la jungle, O’Kusani lui avait raconté comment des araignées magiques pouvaient tisser des toiles si solides qu’elles arrêtaient même les flèches — et, fascinée, elle lui avait aidé à réparer sa roue en utilisant une de ces soies enchantées, produite par l’une de ses soeurs, plus douée qu’elle pour tisser. Il lui avait offert l’arme en guise de remerciement, sans se douter qu’il venait de lui offrir ce qui deviendrait l’un de ses outils favoris. Elle prit longtemps à s’entrainer en forme humaine, incapable de l’utiliser sous sa forme d’araignée. Elle se sentait plus forte, capable de se défendre.

 C’est ainsi qu’elle commença à tisser sa propre collection : pas de toile bien rangée, mais un amas d’objets, d’outils, de fragments, tous pleins d’histoires. Elle n’était pas une chasseuse, ni une guérisseuse, ni même une vraie érudite. Elle était… une chercheuse de mystères, une âme légère et vagabonde, qui préférait les couloirs sombres des ruines aux clairières baignées de soleil. Elle gardait tous ses objets dans un petit sac, accrochés en bandoulière sur des écharpes et rubans tissés par ses sœurs, ou fièrement exhibés comme des petits trophées. Ses plus belles trouvailles comprenaient une coupe de bois, un bijou doré en forme de toile d’araignée, une cloche de bois qui émettait des “tac” quand on la secouait (son objet préféré), une petite bourse de cuir sombre dans laquelle elle glissait un petit caillou venant de chaque nouvel endroit qu’elle visitait, et un joli pendentif rond de bois peint en doré. Et bien sûr, ce fouet qu’elle chérissait.

Mais un jour, tout changea.

O’Kusani se faufilait, agile comme une ombre, entre les décombres d’une des nombreuses ruines anciennes, ses pattes d’araignée effleurant la terre dure du sol, ses yeux perçant l’obscurité à la recherche de quelque chose qui scintillait dans l’ombre. Le vent sifflait faiblement, comme un avertissement, mais elle ne s'en souciait pas. La ruine semblait vivante, respirant dans la brume dense qui enveloppait les pierres anciennes. Un éclat mystérieux la guidait toujours plus loin, au cœur des vestiges oubliés.

Mais soudain, sous ses pattes, le sol se déroba.

Un bruit sourd, des pierres qui se dévalent, et la petite anadi se retrouva prise au piège dans un éboulement. Le poids des débris la fit basculer sur le dos, ses pattes fourchues coincées sous les pierres et les racines emmêlées. Elle était immobile, incapable de se retourner. Elle bougea, tenta de se dégager, mais l’effort n’eut que peu d’effet. Ses mouvements étaient limités, le poids de la terre la maintenant dans une immobilité mortelle. Elle resta ainsi, incapable de se changer en humaine, résignée à mourir écrasée sous le poids des pierres.

Un battement d'ailes résonna dans l’air, d’abord un simple murmure, puis un souffle plus lourd, une ombre massive qui passa au-dessus d’elle. Un hibou gigantesque, aux plumes noires et azur, se posa avec une grâce surnaturelle sur les ruines avoisinantes. Ses yeux, d’un bleu glacial, brillaient dans l’obscurité, d'une lumière presque irréelle.

Sans un bruit, le hibou s’élança vers elle, ses serres effleurant les débris avec une précision parfaite. En un instant, il les écarta comme si elles n’étaient que poussière. Il attrapa O’Kusani avec une délicatesse étonnante, la soulevant dans les airs alors que la terre s'effondrait derrière elle.

Un hibou géant qui porte une araignée de la taille d’un homme, voilà une drôle de scène. 

Elle était hors du danger, portée par cette créature imposante. Dans un silence lourd, il la déposa doucement sur le sol, sous l'ombre de la ruine.

L’araignée, encore sous le choc, leva ses deux paires d’yeux vers lui. Il la fixait avec intensité, un regard presque perçant, comme s’il sondait son âme. Puis, sans un bruit, il s’approcha encore davantage. D’un mouvement fluide, il effleura le visage de l’anadi, ses serres effleurant sa peau juste au-dessus de l’un de ses yeux gauches. L'instant était à la fois terrifiant et étrange. Comme une touche fugace d’un pouvoir ancien. Elle sentit une brûlure douce et froide, une marque laissée sur sa peau.

L’air se figea autour d’elle. La cicatrice, presque invisible à ce moment-là, se forma sous sa peau, une fine ligne d’argent qui ne se verrait que plus tard, lorsqu’elle retrouverait sa forme humaine.

Puis, sans un mot, le hibou se redressa, et avec un dernier regard pénétrant, il s’envola dans la nuit, disparaissant dans l’obscurité aussi rapidement qu’il était apparu.

Les jours passèrent, et elle ne finit par remarquer la cicatrice au dessus de son oeil gauche qu’en reprenant une forme humaine, pour échanger avec des marchands. Elle ne sentait rien de particulier changer en elle, mais pourtant…

La nuit était calme, presque trop calme, alors qu’O’Kusani se tenait seule sur la colline, en forme humaine, observant la forêt qui s’étendait à perte de vue. La lune éclairait sa silhouette, projetant une ombre étrange, presque menaçante. Elle ferma les yeux un instant, sentant quelque chose de lourd peser dans l’air. Une pression, une chaleur qui montait lentement en elle. La cicatrice au-dessus de son œil gauche brûlait soudainement, un rappel brutal du hibou, de la bénédiction qu’il lui avait donnée.

Elle grimaça. Le souffle se fit plus court, ses mains se serrèrent sur ses bras comme pour contenir la douleur. Mais c’était inutile. Un cri perça la nuit, une souffrance pure et instinctive qui se répandit dans ses veines. Son corps se tordit, se déformant sous une puissance étrangère, comme si elle ne contrôlait plus rien.

Les membres de l’anadi sous forme humaine commencèrent à se contracter de manière grotesque. Ses doigts, ses pieds, tout se raccourcissait et se transformait. Des serres griffues poussèrent à la place de ses ongles, sa peau se hérissant de plumes noires et azur, qui éclatèrent de son dos avec une violence insensée. La douleur fut insoutenable. Elle tomba à genoux, hurlant dans la nuit, son corps pris entre deux formes, déchiré par l’énergie brute du hibou qui envahissait son âme.

Elle avait l’impression que sa peau allait se déchirer sous la force de la transformation. Ses yeux s’agrandirent, comme s’ils cherchaient à s’échapper de leur orbite, et la vue qu’elle avait du monde autour d’elle se transforma. Chaque détail, chaque mouvement dans la forêt était plus net, plus brillant, presque insupportable. Elle se sentit comme une créature prise au piège entre l’humain et l’animal, entre l’araignée et l’oiseau, ne pouvant plus se reconnaître.

Des cris s’élevèrent à l’intérieur de la tribu. Certains la voyaient depuis la colline, ébahis, terrifiés par ce qu’ils percevaient comme un signe mauvais. D’autres s’étaient réveillés en sursaut, cherchant frénétiquement à comprendre ce qui se passait. O’Kusani, au milieu de la douleur, entendait leurs voix, mais elles lui semblaient lointaines, comme étouffées par le tumulte de sa propre transformation. Elle se sentit perdue, étrangère à elle-même.

Lorsqu’enfin la douleur s’apaisa, elle se retrouva debout, les bras tendus, recouverts de plumes. Ses ailes battirent une fois, deux fois, mais sa forme restait humaine, une hybridation incertaine, une créature entre deux mondes. Un cri de hibou résonna au loin, et elle sut que ce n’était plus qu’un murmure dans sa propre âme. Elle avait changé à jamais.

Elle se tourna, cherchant le regard des siens. Ils étaient là, figés, pétrifiés par ce qu'ils voyaient. Un membre de la tribu s’avança, choqué.

"Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu es ?"

Mais elle ne répondit pas. Elle leva la tête, ses yeux se perdant dans le ciel nocturne, la lune la baignant dans une lumière nouvelle. Elle n'était plus simplement anadi. Elle était devenue autre chose. Une créature contre-nature pour sa tribu. Un monstre ?

Elle se sentait perdue. Elle ne savait que faire, les plumes la gênant pour se mouvoir correctement. Ses pieds humains étaient devenus des serres griffues, des griffes avaient poussé à la place de ses ongles, son nez était devenu un bec, et son visage était couvert de plumes. 

La nuit avait été noire. Non pas simplement obscure, mais d’une densité étrange, presque épaisse, comme si la jungle elle-même retenait son souffle. Lorsque les membres de la tribu retrouvèrent la jeune anadi, elle était allongée dans l’herbe humide, le regard rivé au ciel, les pupilles encore dilatées d’un souvenir qui ne voulait pas s’effacer, sous sa forme humaine, serrant dans ses mains deux plumes noires et azur.

On aurait dit qu’elle avait été frappée par la foudre. Les feuilles autour d’elle s’étaient courbées, la mousse avait noirci par endroits, et dans l’air flottait un parfum de plumes brûlées et de soie tendue à l’extrême. Elle ne parlait pas. Ses doigts tremblaient comme ceux d’un animal blessé, et son œil gauche portait désormais deux cicatrices fines, parallèles, qui striaient la peau comme un ancien langage oublié.

Elle fut conduite à la shamane avant même que le soleil ne perce le ciel. La vieille femme ne dit rien en la voyant. Elle alluma une poignée d'encens, des herbes aux noms perdus, et traça sur le sol les signes de ceux qu’on interroge, ceux qui marchent entre deux mondes.

Puis elle prit le visage de la jeune anadi entre ses mains et souffla doucement contre son front. Une plainte s’éleva dans la hutte, basse, grave, semblable à un cri d’oiseau lointain. La shamane recula lentement.

Tu portes une plume que nul n’a clamé, dit-elle, les yeux mi-clos. Elle n’est ni de vent, ni de chair. Ce n’est pas un esprit de nos jungles. C’est un présage ancien… Une chose qui regarde au-dessus des cimes.

Un long silence tomba. Puis, sans regard pour les autres, la shamane ajouta, presque avec tendresse :

Tu ne nous appartiens plus.

Il n’y avait ni haine, ni rancoeur, ni déception dans les mots de la shamane. Juste la tendresse d’une ancienne qui vient de perdre l’un de ses enfants. Ou petits enfants. Elle ne savait même plus à quelle génération d’anadis l’ancienne appartenait. Mais ce n’était plus important, à présent.

C’est dans les jours qui suivirent que la décision fut prise. Elle ne serait pas chassée. Elle ne serait pas maudite. Mais elle devait partir. Elle devenait étrangère, même aux racines les plus profondes de leur peuple. Les toiles ne lui murmuraient plus comme avant, et elle ne parvenait plus à même produire la moindre soie, bien qu’elle fut encore capable de se transformer en araignée. Même ses sœurs la regardaient de manière étrange, et ses parents encore plus étrangement. Comme si elle était devenue une étrangère.

Alors, la veille de son départ, elle rassembla ses objets fétiches. Les accrocha sur des écharpes, des ceintures, autour de son cou et de sa taille. Tous ces fragments trouvés au fil de ses pas — tous porteurs d’un secret ou d’un souvenir. La cloche de bois, son objet préféré, émit un léger “tac” lorsqu’elle la prit en main, et elle la serra fortement lorsqu’elle sortit de la tente de sa famille. Elle glissa les deux plumes noires et azur dans ses cheveux, et fut éblouie par le soleil des jungles du Mwangi alors qu’elle sortait de la tente de sa famille.

Vêtue comme une humaine locale, portant une petite armure de cuir, un sac à dos, et ses objets fétiches tintant à chacun de ses pas, elle quitta l’endroit qui l’avait vue grandir, de petit cocon à minuscule araignée, jusqu’à devenir une adulte.

Personne ne l’attendait à l’orée du village. Il n’y avait nul droit de voir les exilés partir. Seul le silence répondit à son “au revoir”. Mais elle sentit, dans le bruissement des feuilles, dans les pierres chaudes sous ses pieds, et même dans l’humidité du vent, une forme de reconnaissance muette.

Sous sa forme humaine, elle s’éloigna, droite, le regard fixé vers l’est. Vers là où le soleil naît, là où les mystères s’éveillent, là où les hiboux parlent dans les rêves.

Et dans son dos, quelque part très loin derrière elle, le dernier souffle de la shamane murmura :

— Que l’aile qui t’a choisie ne te brise pas… qu’elle t’élève.

O’Kusani marcha longtemps sans se retourner.

Mais une fois les arbres devenus étrangers, que les chants des siens ne parvenaient plus à ses oreilles, elle s’arrêta. Le silence autour d’elle n’avait plus la même texture — il n’était plus tiède ni familier, mais brut, nu, prêt à l’engloutir. Elle se recroquevilla un instant au pied d’un tronc noueux, ses objets fétiches pressés contre elle comme les derniers fils d’un cocon arraché.

Elle ne pleura pas. Pas vraiment. Les larmes ne sortaient pas facilement, chez elle. Mais quelque chose en elle s’effondra — un fil qui cassa sans bruit, au creux de sa poitrine. Peut-être le regard de Grand-Mère Araignée qui cessait de l’observer, comme une bénédiction retirée, et le regard d’autre chose, qui se pose sur elle.

Plus de clairières. Plus de soie fraîche. Plus de voix, plus de murmures de ses sœurs, de sa famille, plus de bourdonnement des cocons.

Juste le monde vaste. Trop vaste.

Les jours suivants, elle suivit les rivières, les traces de pas, les sentiers de chasseur. Elle évita les villages. Écarta les regards. Elle se déplaçait en silence, invisible comme l’ombre d’une pensée, jusqu’à atteindre les routes battues où passaient les marchands. Là, elle échangea quelques objets contre du pain, contre des mots, contre des bouts de cartes à moitié délavées.

Et elle apprit.

Apprit à dire "bonjour", "travail", "pain", "merci" dans cette langue étrange qu’on appelait la Langue Commune. Elle répétait les mots sous sa respiration, le soir, couchée dans des granges abandonnées qu’on lui prêtait pour la nuit, ses doigts traçant des lettres dans la poussière. Petit à petit, elle rejoignit la civilisation des hommes, ceux-là même qu’elle croisait dans ses escapades.

Un jour, elle atteignit le port.
Le sel et le cri des mouettes lui firent l’effet d’un coup de vent dans une toile fraîchement tissée. Elle cligna plusieurs fois des yeux sous l’air iodé de la mer qui lui fouetta les cheveux.
Elle ne savait pas où aller.
Mais elle savait pourquoi : elle voulait devenir plus que ce que sa tribu avait vu en elle. Plus qu’un monstre ? Plus qu’une exilée volontaire ?
Elle voulait être libre. Elle voulait comprendre. Elle voulait chercher de nouveaux trésors, explorer de nouveaux endroits, rejoindre ce que l’on appellait le Centre du Monde.

Alors elle monta à bord d’un navire pour Absalom.

 Elle avait un sac, une arme, une armure, une forme physique qui lui permettrait de travailler et de se fondre dans la masse, quelques objets usés mais précieux, et la conviction discrète qu’au bout de la mer, un autre genre de trésors l’attendaient. Des nouvelles choses à découvrir. Rencontrer des nouvelles personnes. 

C’est épuisée et avec un maniement approximatif du taldan qu’elle débarqua finalement à la Cité au Centre du Monde. Se repérant à son instinct, l’anadi, toujours sous forme humaine, vint toquer à la porte de la guilde de Ravel, emplie d’espoir.

Card image
Race
Anadi
Genre
F
Lieu de Naissance
Mwangi
Taille
191
Poids
72
Peau
Foncée
Cheveux
Foncés
Yeux
Bleu clair