Une grande femme, plus de deux mètres, aux cheveux courts, en bataille, qui semblent vouloir pousser sans ordre naturel, arborant une unique mèche blanche. Elle porte des vêtements simples, de couleur turquoise, un peu passés, garnis de fourrures blanchâtres par endroits qui font office d'armure. Des colifichets animaux -plumes, crocs et griffes- ornent son cou. Elle arbore un air stoïque et neutre, les sourcils légèrement froncés. Un sac complète son attirail, ainsi que des bandelettes à ses poings.
Un air neutre et stoïque sur le visage, très peu expressive.
Une unique mèche blanche tombe sur son front.
Très grande pour une créature humanoïde.
Soryun était une Yaksha, originaire du Premier Monde, là où le temps s'écoulait différemment, où elle vivait proche des créatures animales fantastiques. La plus grande partie de sa vie s'y déroula, où sa "naissance" retentit comme le rugissement d'une bête sauvage. La furie des bêtes qui coulait dans ses veines lui valut une place au sein du Cercle Druidique des Griffes et des Crocs, faisant d'elle une druidesse à part entière.
Le Cercle druidique n'était pas bien grand, comptant à peine une demi-douzaine de membres, elle comprise. D'abord s'occupant des bêtes que le Cercle recueillait, manifestant graduellement crocs et griffes jusqu'à maitriser des transformations complètes, la yaksha se sentait à l'aise. Dans ce cercle qui comptait plus de bêtes que de fées, la gardienne prenait son devoir à coeur, les bêtes et animaux ses compagnons et ses amis. Ce cercle druidique comptait parmi ses membres des fées, des créatures du Premier Monde.
Jusqu'à ce que la nature même murmure son nom, la poussant à rejoindre le Plan Matériel.
Elle s'érigea en jeune protectrice d'un petit village d'éleveurs d'animaux fermiers. Même si elle passait le plus clair de son temps à s'occuper des bêtes plutôt que des hommes, les quelques sorts qu'elle était capable de lancer soignaient les maux et soulageaient les éleveurs. C'est lorsque venait le temps de défendre qu'elle prenait la forme d'un loup, d'un ours, ou n'importe quelle bête sauvage. Les griffes sorties, elle défendait son village avec une fierté silencieuse.
Son rôle fut brutalement brisé lorsqu’une horde de rakshasas et d’asuras vint perturber l’harmonie qu’elle protégeait. Le lieu qu'elle protégeait fut profané, les vies qui l’habitaient furent déchirées — y compris celle de Soryun. Elle fut laissée pour morte, à la merci des carnassiers.
Mais elle n'était pas encore prête à retourner dans le Premier Monde. La vie lui fut réinsufflée, comme pour lui rappeler son serment.
Brisée mais résolue, elle jura de combattre ces démons, de toujours discerner le bien du mal, et de ne plus jamais laisser une vie se briser sous son regard. Ce voeu se grava dans sa chair, dans son âme.
Sur le chemin de son errance, Soryun trouva refuge dans une ferme humble où elle accomplissait les travaux physiques que les mortels ne pouvaient faire. Ce temps de paix lui permit de forger son corps et d’affiner sa résilience. Peu loquace, mais efficace et dotée de magie primale, elle resta un certain temps dans cette ferme, partageant la vie des mortels, à nouveau.
Puis elle repartit, peu sûre d'avoir atteint ce qu'elle recherchait.
Finalement, sa route la mena jusqu’à la grande ville d’Absalom, où sa stature imposante ne passa pas inaperçue. Là, on la guida vers la guilde de Ravel, une confrérie de mercenaires où elle pourrait trouver du travail à la mesure de sa force et sa carrure... enfin, c'est ce que se dirent les gardes qui la voyaient passer.