Szik’Razor est un gobelin de petite taille, même selon les standards de son peuple.
Il mesure un peu moins d’1 mètre, avec un corps sec mais étonnamment robuste. Sous ses airs frêles, il possède une masse musculaire compacte, noueuse, forgée davantage par l’instinct de survie que par un véritable entraînement.
Sa tête est large et arrondie, disproportionnée par rapport à son cou. Sa peau d’un vert foncé tirant presque sur le sapin est marquée de petites cicatrices de morsures — les siennes — lorsqu’il décharge son stress en mordant quelque chose de trop dur.
Ses yeux sont deux grosses billes ambrées, presque lumineuses, avec des pupilles verticales qui se resserrent lorsqu’il est excité ou enragé. Lorsqu’il sent le Sang Brûlant, ses iris semblent vibrer d’une lueur rougeâtre, comme si une braise s’y rallumait.
Ses oreilles sont longues et lacérées, chacune portant au moins une entaille irrégulière.
L’oreille gauche a un trou dû à un anneau de prison retiré trop vite ; celle de droite est mordue à l’extrémité.
C’est l’élément le plus frappant : ses dents de Razortooth sont grandes, pointues, serrées comme une scie, et légèrement métalliques en apparence. Plusieurs sont ébréchées — non pas par une faiblesse, mais parce qu’il mord le métal trop souvent.
Son sourire est inquiétant, même pour un gobelin.
Quand il parle, on entend parfois un léger cliquetis d’émail et de métal.
Né dans les tunnels brûlés d’un ancien fourneau gobelin, Szik’Razor appartenait aux Razortooth, un petit clan connu pour deux choses :
• leurs dents capables de croquer de la tôle,
• et leur très mauvaise capacité à éviter les ennuis.
Dès jeune, Szik avait un instinct que son clan appelait le Sang-Mauvais : une chaleur rouge lui montait au crâne dès qu’il sentait le danger, et ses muscles répondaient comme si un esprit enragé se glissait dans son squelette. Lors des bagarres entre jeunes, il entrait dans une frénésie incontrôlable, parfois même avant que la rixe ne commence vraiment. Les anciens du clan voyaient cela comme une malédiction… ou comme une promesse.
Mais c’est lors d’un raid improvisé — et très mal réfléchi — sur une caravane de mercenaires que le destin de Szik se referma comme un piège en acier. Alors que le reste de son clan fuyait, lui resta pour savourer la rage brûlante qui lui parcourait les veines. Quand la frénésie retomba, il était cerné, les bras couverts de sang (pas toujours le sien) et un filet de bave rouge dégoulinant de sa mâchoire.
Les mercenaires, impressionnés autant que terrifiés, ne l’exécutèrent pas. Ils le vendirent.
Szik passa des mois enchaîné, exposé comme un animal dangereux, transporté de cage en cage. On le forçait à combattre dans des fosses ou à divertir des bandits en manque de sensations. Ses dents mordirent plus d’acier que de chair durant cette période, et il se jura de ne jamais plus laisser un cadenas lui résister.
La liberté vint lors d’un convoi interrompu par une créature qu’aucun prisonnier n’avait vue avant : une bête hurlante, sortie des bois, qui plongea la caravane dans le chaos. Pour Szik, ce fut comme entendre son propre sang appeler. La rage monta, plus claire, plus brûlante qu’elle ne l’avait jamais été. Il brisa ses chaînes en les mordant, lacérant le métal jusqu’à ce que sa mâchoire se couvre de fragments d’acier.
Il s’échappa dans les ombres, libre mais changé.
Szik vit désormais comme un barbare bloodrager, un combattant guidé par une force sanguine quasi mystique. Pour lui, la rage n’est pas une émotion : c’est une voix, une chaleur, une arme qui vit dans ses veines.
Il cherche :
– à comprendre l’origine de ce sang inhabituel,
– à prouver qu’un gobelin peut être plus qu’un simple pillard,
– et surtout à ne plus jamais finir derrière des barreaux.
Ce qu’il tait, cependant, c’est qu’il rêve encore parfois de la cage…
Et que ces nuits-là, il se réveille avec l’envie sauvage de mordre du métal.