Liste des rapports Les Ailes de la Justice Acte 1

Rapport : Les Ailes de la Justice Acte 1

Le papier sent un peu l'humidité et le sous-bois à l'automne.

Sous les ailes de l'Aigle

Mission : les Eagle Knights nous confient une mission à Almas pour évaluer l'aptitude de Glorfindel à rejoindre l'ordre.

L'équipe
Glorfindel (raph_par) : chevalier à son insu, leader en bouton qui ne demande qu'à éclore
Siggeirr (minuitfg) : sœur dévouée de Glorfindel, soutien et sortilèges
Theoria Arcanis (._nightknight_.) : elfe énigmatique à la présence d'esprit décisive
Trifol (fr_ng_neer) : champignon vénéneux, clown botanique et force de frappe contrariée

Déroulement :
Je ne sais pas au juste comment ça a commencé.
Un moment j'étais tranquille à Absalom en train de m'occuper des mes petites mousses et de mes petites plantes, et le moment d'après je me retrouve enfermé dans une caisse dans les cales d'un navire, avec des échantillons de plantes, dont mes plantes à moi ! Quelqu'un a du faire un erreur quelque part, et je ne suis pas content, mais je suis fatigué. Dans la cale ça sent bizarre, un genre de parfum qui prend la tête et qui endort. Au travers des planches, je vois d'autres caisses, avec un aigle barré dessiné dessus, et j'entends des gens qui gémissent et qui pleurent.
J'ai beau appeler, personne ne vient, alors j'attends. Après quelques jours, je crois, on débarque ma caisse et je me retrouve sur le port d'Almas. Je ne sais pas ce qui se passe, est-ce que quelqu'un l'ouvre ou est-ce qu'elle s'ouvre en tombant, mais ça sent l'air frais et un peu le poisson, et du coup je n'ai plus du tout envie de dormir. Les gens autour de la caisse semblent surpris de me voir, apparemment, ils n'ont pas l'habitude de rencontrer des champignons qui parlent, j'essaye d'expliquer ce qui m'arrive, mais ils ont peur et ils ne comprennent pas alors ça m'énerve. Je crois que j'en ai mordu un ou deux.
Alors ils m'emmènent à la forteresse des chevaliers de l'aigle, bon ça tombe bien, je vais pouvoir me plaindre à un officiel. On me présente à un vieux moustachu, mais je n'ai pas le temps d'expliquer parce que Glorfinedel, Siggeirr et Theoria arrivent. Une histoire de chevaliers. Apparemment Glorfindel a trouvé une pièce et elle appartient à quelqu'un mais le quelqu'un ne la réclame pas, alors du coup il peut la garder, mais il faut qu'il montre qu'il en est digne.
J'essaye bien de parler de mon trèfle violet à cinq feuilles qui a été sauvagement arraché, mais on dirait que tout le monde s'en fout.
Donc je suis les elfes au port. Il faut enquêter sur un possible trafic.
Bon, ça tombe bien, je les connais, les trafiquants, c'est ceux sur le bateau qui s'appelle le Condor. C'est le bateau qui m'a amené, celui des sagouins qui arrachent les plantes.
Bon, on fait un tour sur le port, je me retrouve un peu tout seul, mais je rencontre une dame et des gardes sympas. Les gardes sont très gentils, ils veulent me donner un endroit pour me reposer, mais je n'ai pas sommeil. Ils ont l'air pas trop déçus quand même quand je leur dis que je veux rentrer à Absalom, et ils me disent que à la Capitainerie je pourrai trouver un bateau.
Je crois que c'est là que ça a commencé à partir en sucrette, comme disent les mammifères.
Moi je voulais trouver un bateau pour rentrer à Absalom. Le plus simple c'est de prendre le gros à côté. Je demande quand est-ce qu'il retourne à Absalom. Mais on me dit qu'il ne vient pas d'Absalom. Mais c'est pas vrai parce que j'étais dessus, et moi je viens d'Absalom. Mais ils disent que non. Alors ça m'énerve et je regarde l'assistant du capitaine du port d'un œil pas contant. Alors il a peur et les gardes me dient qu'il faut arrêter de faire peur aux gens et ils m'emmènent.
Siggeirr me récupère, puis Glorfindel arrives avec un poisson dans chaque main, et il leur montre sa pièce, finalement on se fait éjecter du port.
On décide de revenir la nuit.
Le gros bâtiment à côté du bateau est gardé par des gens du Nord a l'air pas aimable, alors pendant que Theoria va faire un tour chercher des indices, avec Glorfindel on essaye de trouver un moyen d'entrer. Siggeirr vient parler à la garde (une histoire de tueur en soieries, ou quelque chose comme ça, en tout cas c'est méchant de vouloir tacher la robe des dames) et elle s'absente un moment. Bon Je monte sur les épaules de Glorfindel, et j'arrive à escalader jusqu'à une fenêtre, puis une autre, mais pas moyen d'arriver sur le toit. Les fenêtres sont barrées par des planches de bois mais au travers je vois qu'il y a plein de monde qui nous attend dedans. Je me dis qu'on pourrait passer par une fenêtre pour entrer, alors j'attache une corde aux planches pour que Glorfindel m'aide à les enlever. Mais la dame de la porte elle revient et elle n'a pas envie de se reproduire avec l'elfe, alors ça dégénère et on s'en va en courant.
Bon, on revient en bateau.
Il y a moyen d'entrer par l'eau, alors avec les compagnons on a pris une barque. On essaye d'arriver discrètement mais c'est pas facile. Théoria fait diversion avec une chauve-souris géante. C'est bien les chauves-souris ça fait un bon guano pour les champignons. Mais les dockers et les contrebandiers ils aiment pas les chauves-souris, alors ça commence à se battre. Ils finissent par nous repérer et commencent à nous tirer dessus. Je me mets en colère et du coup je rame fort. On se prend des tas de projectiles, et ça fait mal, mais je suis énervé et je ne sens rien. On arrive, on saute de la barque, je vais pour commencer à taper, je me prends deux mandales comme jamais j'en avais pris et je tombe endormi. Je crois qu'à un moment on m'a poussé dans l'eau, mais il a du se passer un truc parce que je me réveille avec une partie de mes blessures soignées. J'ai à peine le temps d'attraper le bord pour remonter. Là il y a Glorfindel et Siggeirr par terre pas bien. Je les soigne. Pendant ce temps il y a du bruit, et ça cogne fort mais pas sur nous. En fait Théoria elle est allée ouvrir à la garde, et les contrebandiers sont faits comme des rats.
On arrive à se tenir tous sur nos jambes pour aller voir les gardes, et c'est déjà pas mal. Glorfindel dit qu'ils peuvent emmener les trafiquants en prison, mais j'ai pas le droit de leur filer une mandale. Le garde; lui il a le droit, c'est pas juste, alors je boude.
Le lendemain on fait une grande fête mais il n'y a pas de fruits pourris au menu. Glorfindel est appelé faire un truc, et il ressort habillé comme un vrai chevalier. Tout le monde est content, à peu près. Théoria fait la tête, un peu, mais je ne sais pas pourquoi. Bon, c'est vrai que c'est un peu elle qui a sauvé la situation, et on récompense Glorfindel.
Mais bon, je suis content de revenir à Absalom.
Je replante mon trèfle violet à cinq feuilles, et je l'arrose bien. Je lui demande si il a aimé voyager, mais il ne me répond pas. J'espère que ça va aller.

Signé : Trifol

Addendum

Je tiens à clarifier certains éléments de cette expédition.

À l’origine, Siggeir, Glorfindel et moi-même avons décidé de nous rendre à Almas, suite à une lettre adressée à Glorfindel.
Cette missive, émise par les Chevaliers Aigle, le convoquait au Fort de la Liberté afin qu’il réponde devant la justice de cet ordre. Le motif d’accusation était le suivant : vol d’effets personnels appartenant à un membre des Chevaliers Aigle.

Animé d’un profond respect envers cette organisation, Glorfindel décida de risquer sa liberté afin de se laver de toute accusation.
Sa défense reposait sur un fait simple : il ne s’était emparé d’aucun bien de manière illégitime. Les objets en sa possession lui auraient été laissés par un chevalier Aigle, à l’issue d’un combat particulièrement rude au cours duquel il avait perdu connaissance. L’absence du chevalier à son réveil pouvait, en effet, laisser entendre qu’il s’agissait d’un don.

L’un de ces objets, une pièce, semble imprégné d’une magie rare, comme si elle conservait la mémoire d’une personne, peut-être celle du chevalier qui la lui aurait léguée.

À notre arrivée au fort, nous avons été accueillis par Sir Caldris Vayn ainsi que par son lieutenant, Vos.
Il n’y eut guère de commentaires à propos de l’explication fournie par Glorfindel : sa présence seule semblait constituer une preuve suffisante de sa bonne foi. Contrairement à mes attentes, il n’y eut pas de procès. La conversation s’orienta rapidement vers la nécessité de démontrer que Glorfindel était digne de conserver cette pièce, considérée comme un objet étroitement lié à l’organisation, et donc à son image.

Ainsi, ce qui devait être un procès devint rapidement une proposition de recrutement.
Glorfindel accepta sans hésitation, ce qui, compte tenu de son histoire et de son admiration pour l’ordre, était prévisible.
Pour prouver sa valeur, Sir Caldris Vayn lui confia une mission : se rendre au port, où des activités illicites étaient suspectées.

Un mantra fut alors répété à Glorfindel :

« Nous ne sommes ni bourreaux, ni aveugles. »

Conduits au port par le lieutenant Vos, et accompagnés de Trifol, un Ravelien qui s’était joint à nous, nous avons entamé notre investigation.

Le compte rendu de Trifol est globalement exact, mais je me permets quelques commentaires.
Trifol, bien qu’enthousiaste, semble posséder encore moins de tact que moi lorsqu’il s’agit d’interagir avec les humains, ce qui a bien failli nous causer quelques désagréments.
Notre approche n’était sans doute pas la meilleure : ayant observé plusieurs individus à proximité du bâtiment que nous devions infiltrer, nous avons choisi de passer par la mer. Cette idée, bien que stratégique, nous obligeait à approcher d’un secteur gardé, sans certitude d’atteindre notre objectif avant d’être repérés.
J’ai tenté une diversion, mais celle-ci n’a pas tenu longtemps.
Nous avons sous-estimé les personnes retranchées dans le bâtiment, il faut dire que Trifol n’a pas été très exhaustif dans son rapport d’observation.

Là où je pense que nous avons commis une erreur, c’est en ignorant la patrouille de garde non loin de là : nous aurions pu unir nos forces à la leur, ce qui, à mon avis, aurait été bien plus efficace que de prendre les devants seuls.

Lorsque nous avons appréhendé le suspect, les gardes, en apercevant la pièce de Glorfindel, l’ont appelé « Chevalier ».
J’ai été étonnée par la confiance qu’ils lui témoignaient, à moins qu’il ne s’agisse d’une mise en scène orchestrée par le lieutenant Vos, chargé de nous surveiller.

Enfin, pour rectifier un propos de Trifol : Je ne « faisais pas la tête ». J’étais simplement perplexe face aux observations que j’effectuais sur les sociétés humaines. Certaines de leurs interactions semblent obéir à des règles qui échappent au savoir et à la logique, un langage implicite que seule l’expérience permet d’entrevoir.

Theoria Arcanis