Depuis son retour d’entre les morts, l’aventurier de la guilde de Ravel n’a connu ni repos ni certitude. Des rêves étranges le saisissent chaque nuit, des visions tremblantes où il entrevoit des fragments de son passé, mais altérés, corrompus, empreints d’une étrangeté qu’il ne saurait nommer. Parfois, il croit y reconnaître des visages amis, d’autres fois, il sent qu’ils ne sont que des ombres moqueuses, des reflets déformés d’un monde qu’il ne comprend plus.

Ces songes s’enchaînent, se mêlent, et bientôt se transforment en cauchemars. Un mot revient sans cesse, murmuré dans le noir, porté par des voix qu’aucune bouche ne prononce : la Plaine des Rêves, ou peut-être la Cité du Coucher du Soleil. Nul ne sait vraiment ce qu’elle est, ni même si elle existe, mais au fond de lui, il sent qu’elle l’appelle, qu’elle réclame quelque chose qu’il a perdu, ou qu’il n’aurait jamais dû retrouver.

Craignant de sombrer dans la folie, il implore ses compagnons les plus proches de l’accompagner, car nul homme ne devrait affronter seul l’appel des songes. Ensemble, ils s’enfoncent dans un voyage où les frontières du réel s’effritent, où la lumière du jour semble se faner à mesure qu’ils approchent de la vérité. Car dans les plaines où les rêves s’endorment, certains secrets ne demandent qu’à être rêvés à nouveau.